Conseil Municipal du 28 septembre 2009 (I)

Publié le par Le P'tit Démocrate de Chambéry

 



Lundi 28 septembre 2009, le Conseil municipal, examinait 21 délibérations de 18H30 à 23H45

près de 40 personnes s'entassaient au conseil municipal, en plein courant d'air.


La configuration de la salle n'est pas faite pour accueillir, confortablement, un public de plus de 25 personnes, mais peut-être est-ce-voulu ?


 






Ordre du Jour


Délibération n°1 Rénovation urbaine des Hauts de Chambéry 

débat 18H45-20h20 

Vote : opposition L.Ripart  100% à gauche


Nous relatons en partie le débat dans les vidéos n°1 et n°2 (un bug nous a effacé 20' de débat). Aussi nous aborderons différentes notions qui ont été évoqués au cours de ce débat. Nous avons retenu plusieurs choses intéressantes :


-Débat autour du mot ghetto

Mr Ripart, indiquant que ce terme avait été utilisé, en son temps, par le Front national et reproche aux élus, de la majorité comme de la minorité, de reprendre ce mot, pour qualifier la situation du quartier de Chambéry le haut.

Les réponses, qu'elles viennent de Mme Townley (Liste Dullin) ou de Mme B.Laclais, maire de chambéry oscillaient entre deux tendances, rejetant sa connotation historique (Ghetto juifs, ghetto de Varsovie) sous jacente, et dont elles soupçonnaient, Laurent Ripart d'y penser, mais cependant sans que cet aspect ne soit jamais évoqué par aucun des élus, et la nécessaire, pensent-elles, prise en compte de ce vocable
ghetto, pour qualifier ce qui semble à leurs yeux être tout de même une vraie réalité des quartiers

Argument suprême, les personnes qui y vivent, nous disent-elles, utilisent eux -même ce mot de ghetto, alors pourquoi s'en priver.

Rappelons rapidement que l'autre acception du mot ghetto, nous vient plus récemment du continent nord américain, et a déteint fortement en Europe pour qualifier un urbanisme ségrégatif.

Pour suivre, avec assiduité les débats municipaux depuis prés de deux ans, ce mot à été dans la bouche de beaucoup d'élus, du moins ceux qui s'expriment au conseil municipal.
 
« Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du Monde “ nous disait Albert Camus

Si il y a bien une spécificité française, des quartiers populaires, dit “difficiles“, que l'on nomme pour aller vite, banlieue, c'est que d'une part elle n'existe pas en tant que tel, mais que nous sommes devant
DES BANLIEUES, et non pas une, et que d'autre part si elles ont des caractéristiques communes, elles sont par dessous tout HÉTÉROGÈNE (tissu urbain, population, composition socio-professionnelle, activité économique etc..) . Elles ne portent pas d'identité culturelle unitaire, ni de clivage entre "races“ reconnu ou toléré par l'Etat. En fait le contraire du Ghetto. 
 

Entre quartier populaire de banlieue et ghetto, une confusion entretenue...qui profite à qui ?


Oui les banlieues françaises ont comme points communs, un habitat de type concentrationnaire, un chômage massif (particulièrement des jeunes), une situation de relégation spatiale et une logique de stigmatisation, mais cela ne suffit pas pour en faire un ghetto, puisque l'Etat n'a jamais abandonné au sens structurel, ces territoires, que ce soit par les équipements et institutions publiques, par ces grands programmes nationaux de politique de la ville, (Habitat-social,DSQ, CUCS,DSU,) par ces mesures de protection sociale (indemnités chômage, Rmi, Apl etc...), par ces systèmes de transport.....donc tout le contraire d'un ghetto.


Les quartiers de banlieue doivent être lu comme l'inscription d'une forte inégalité spatiale.Fait social de relégation et de ségrégation voulue, pensé, planifié et développé par les pouvoirs et les gouvernements depuis prés de 130 ans.



      " se méfier du pouvoir qu'a le langage de faire que tout se ressemble“

Ludwig Wittgenstein 


Les élus politiques s'ils sont en charge réel, de politiques publiques, doivent se garder de tomber et dans la facilité commune du stéréotype et du slogan vendeur, pour se consacrer à la réflexion et à l'étude de terrain, en dehors de leurs propres intérêts et ceux de leurs clans ou partis (on peut toujours rêver), la communauté des citoyens s'en porterait mieux.


-L'Urbanisme

En écoutant bien et Mme le Maire et Mr Besson, nous entendons continuellement, et ce conseil municipal n'y a pas échappé, la déclinaison d'une définition de l'urbanisme, selon ces deux édiles.


L'urbanisme n'a rien à voir avec la politique.

L'urbanisme est bien trop sérieuse et complexe pour que des débats idéologiques et partisans puissent y exister.

L'urbanisme est une question de bon sens.

L'urbanisme des “chemins de grues" qui a privilégié le quantitatif des années 1950 à 1970, est de l'histoire ancienne, c'est comme cela qu'on faisait avant, d'ailleurs il ne faut juger personne.

Aujourd'hui il y a une approche plus qualitative, il faut s'en réjouir puisqu'elle est au service des habitants.

Mme le Maire est urbaniste

propos proches de ce qu'on put affirmer ces deux personnes 


+100 ans de travaux et de réflexions des sciences humaines et politiques sur la question urbain avec ces enjeux économiques, politiques, ces rapports de forces et de pouvoir, passés à la trappe.


Mais on peut et on doit leur faire confiance, puisqu'ils sont socialistes et en plus de gauche.


-Faut-il sauver le conseiller municipal Ripart ?

Encore une fois, le conseiller municipal, Laurent Ripart, déclinant la vision politique de son parti sur la question de l'ANRU (quoi de plus naturel) s'est vu répondre, encore une fois, par des attaques personnels, par plusieurs élus municipaux, Mr Hugues Manouvrier entre autres, se mettant même en colère et jetant son stylo sur la table, en affirmant que lu"lui agit“ pendant que Mme C.Towley, pour sa part nous communiquait  la superficie et de l'adresse même de l'appartement de Monsieur Ripart, en précisant aussi avec qui il habitait et l'invitant à héberger des habitants. L'exemple venant des élus depuis plus d'1 an, des personnes du public, l'ont aussi interpellé. !!


Depuis maintenant plus d'un an, cet élu est véritablement l'objet d'un harcélement, sur sa personne même, dans l'espace du conseil municipal, uniquement à cause de ses idées et surtout à cause de sa présence dans cette enceinte, qui n'est manifestement toujours pas admise.


La conception de la démocratie selon la gauche et l'UMP, vue en direct valent mieux que tout les discours. Consternant, affligeant et très très inquiétant.


-L’élu majoritaire, lui agit....


Les caractéristiques d’un individu qui vient d’être élu et appartenant à une majorité, et qui “s’y croit “ (ils sont nombreux) sont entre autres de deux ordres (ou du moins nous traiterons, ici, que ces deux aspects).


D’une part, fort de son adoubement électif, il a tendance à soit en faire un titre soit à prendre , au sens religieux du terme, le qualificatif d’élu. Il se sent dés lors l’ELU. Garant de la nouvelle religion républicaine. Sa tribune n’est plus qu’une chaire, son discours un prêche, les citoyens sont encore des ouialles.


D’autre part, du haut de sa superbe (gloire, prestige,rémunération) conséquence de sa conquête victorieuse du pouvoir, il accéde du coup à la manne publique sur laquelle il va exercer sa commande et distribuer ces ressources,( en premier lieu les postes) aux différents acteurs, qui deviendront dés lors ses obligés.


Cette dynamique, l’emplit d’un fort sentiment de “potentat”, inscrivant ici et là au grés des réalisations de son mandat, sa marque.Bombarder de sollicitations, de rendez-vous, de dossiers, de responsabilités, de décisions à prendre, il est l’homme, la femme au coeur de l’action et peut-être même l’ ACTION  par excellence.


Dés lors toute personne, élu minoritaire (sans autre mandat par exemple ) ou citoyen, ou groupe de citoyen, ayant l’outrecuidance de montrer son bout de nez dans le champ des politiques publiques, sont systématiquement renvoyés dans les cordes, comme personne non agissante.


Dés lors cette assignation de statut qui va de “l’homme placardisé“ à “l’homme qui parle uniquement“, est un état stigmatisé comme passif, irresponsable, incompétent, infantil, et dernièrement pathologique. Le « Vae Victis ! » est toujours d’actualité


La france compte à peu prés 550.000 élus, parmis lesquels une infime minorité (2000 ?) agissante est décisionnelle, si l’on y rajoute (parce qu’on est sympa) les élus qui se donnent des airs de “moi j’agis“ (allez, à la louche 8000), nous aurions donc un contingent de 10.000 personnes qui dans le champ politique AGIRAIT.

10.000 personnes / 44 millions d'électeurs 


Questions : les millions de citoyens qui réfléchissent, débattent, proposent, agissent à leurs niveaux que font-ils ? Quel est le statut et la nature de leurs activités ?

Cette volonté de stigmatisation, d'exclusion, d'appropriation, et de clôture, du champ politique, aux personnes non élus dans une majorité et donc, soit disant,  non agissante, est emblématique du mépris des “politiques“, vis à vis des citoyens, des électeurs, de la démocratie.

Ne nous étonnons donc pas de la baisse continuelle (inéxorable ?) de la représentativité des élus  (entre 12% et 35% du corps électoral d'un territoire) et de la défiance quand ce n'est pas du dégout des citoyens, vis à vis de ces personnages quand ils affichent une telle arrogance et suffisance.

Juste et sain retour à l'envoyeur.

Au P'tit démocrate, nous pensons qu'une autre vision de la démocratie est possible et est en marche, en dehors des partis politiques traditionnels, incapable de penser le questionnement, le changement, la refondation de la démocratie. Cette dynamique est fortement majoritaire dans le pays, mais non organisée, elle est donc pour l'instant certes agissante et structurante, à a sa façon, mais non dominante.

Il est temps qu'une démocratie citoyenne s'exprime et prenne réellement le pouvoir. 
 

"Quand dire c'est faire“ John L. Austin
 


......suite du conseil municipal

Publié dans Conseils Municipaux

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article