Carnaval de Chambéry

Publié le par CHAMBERY DEMOCRATE ET CITOYENNE



Depuis plusieurs années le carnaval de Chambéry attire de plus en plus de monde.
Il est un des rares rendez-vous de notre ville vraiment populaire. 


Une grande place est réservée aux associations, aux centres sociaux, maisons de l’enfance qui défilent devant tous, et réalisent pour ce jour une production qui a nécessité de nombreux jours et semaines d’investissement.

Il nous paraîtrait opportun pour les années à venir : 
-d’ouvrir le carnaval à l’ensemble des communes de notre agglomération.
-d’inviter dans ce moment festif, plus de propositions artistiques fortes (Cie des Arts de rue) en complémentarité des propositions associatives. 


Nous nous félicitons de ce vrai engouement et le fêtons avec plaisir. 

Le moment carnaval est incontournable dans une année. 

Dans la continuité des fêtes calendaires, carnaval reste avec noël, un moment important des festivités accompagnant l’année. 
L’homme a toujours vécu au rythme de la nature et de ses cycles, qui commandent et inscrivent dans son organisation sociale et territoriale, ces manifestations périodiques. 
Alors même que notre civilisation rend lointain cet appel des saisons, nous ne cessons de suivre pourtant sans le savoir les festivités liées aux intermittences de la terre. 

Signification sociale 
Ce temps était initialement une invocation à la fécondité de la terre et de la femme; un exorcisme contre les intempéries, les maladies et les catastrophes, la mort. C’est aussi l'occasion d'un règlement de comptecollectif, reflet des conflits sociaux, des luttes politiques, des tiraillements entre : l'été et l'hiver, le gras et le maigre, le bien et le mal, le riche et le pauvre, l’ordre et le désordre. Le corps social exulte et purge ses humeurs. 
                                    
Si les débordements ne sont plus orgiaques et dangereux, dans certains villages ou même certaines villes, des gestes violents, subversifs voir scatologiques perdurent. 
Dans les Jeux et les Hommes, Roger Caillois indique que la dimension de la fête de carnaval, participe selon sa typologie de la «mimicrie», terme qui renvoie aux catégories de simulacre, de mimétisme, d'imitation. Le propre de la «mimicrie» consiste dans l'attitude par laquelle l'individu ou le joueur devient un autre que soi sans pour autant chercher à tromper le spectateur.

L'esprit du carnaval est ainsi fondé sur un déguisement qui n'est pas une tromperie: les travestissements sont souvent parodiques, et les masques de carton, géants ou minuscules, grotesques et surabondamment coloriés, sont les instruments de cette parodie.
“L’homme masqué n’assume aucune responsabilité“ 
Avec l’expansion du christianisme et aujourd’hui de l’urbanité, ces manifestations cosmiques, météorologiques et agraires et leurs cortèges de rites païens, se sont perpétuées en se transformant. L’ensemble nous est parvenu progressivement en passant soit par des périodes liturgiques et sacrées, soit laïques pour finir par devenir de simples moments festifs et quelquefois commerciaux.

Aujourd’hui, pour beaucoup la signification de ce rituel se perd confusément pour d’autres, il est le prétexte pour renouer avec la tradition ou bien pour explorer une visibilité inespérée au cœur de la ville où gestes animatoires et artistiques s’entrechoquent.

Le moment Carnaval est la fête qui a le plus résisté aux assauts policés de la modernité. Non que nous soyons toujours  en présence des débordements inimaginables des saturnales ou des manifestations du moyen –âge, mais parce que chacun vient y puiser et projeter ce soulagement d’avoir échapper à l’hiver et y exprime son désir irrépressible de retrouver la nouvelle floraison, signes de jours et de projets nouveaux.

Quelque soit la diversité de la qualité des prestations des groupes artistiques, il est indéniable que ce temps carnaval est un temps où se côtoie, soit en tant que participant soit en tant que badaud (mais peut-on être spectateur d’un carnaval ?) une pluralité de public qui n’a plus l’occasion de se rencontrer voir de s’entremêler. Carnaval est à ce titre, un des derniers espaces authentiquement populaires.

Il est aussi l’instant, par excellence, du mélange des disciplines artistiques que ce soit la danse, la musique, le théâtre, le cirque, les arts de la rue,  qui ont rendez-vous dans une farandole libre qui nous submerge et que l’on ne retrouvera nulle part ailleurs dans l’année.

Pour toutes ces raisons nous célébrons ici à notre façon ce moment CARNAVAL.
Olivier BERARDI

Publié dans ARTS

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C
Serge<br /> Nous partageons votre sentiment, c'est pourquoi il nous paraissait important de célébrer ce moment rare dans notre ville.<br /> En ce jour de MARDI GRAS, nous ne pouvons résister à vous livrer ce qu'une blogueuse Guadeloupéenne écrit aujourd'hui sur son blog à propos de l'annulation du Carnaval.<br /> “ Sous nos latitudes, nous n'avons pas les quatre saisons, l'écoulement des jours est marqué par des temps forts très symboliques et, parmi eux, la période carnavalesque. C'est durant le carnaval que tout le monde peut se défouler, s'exprimer, c'est une explosion de couleurs, de sons et une vraie dynamique festive et culturelle. “<br /> http://guadeloupe.blogs.liberation.fr/marina/2009/02/le-carnaval-sac.html
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S
Bonjour. Chambérien désireux de rester hors de considérations d'ordre politique, je souhaite apporter une touche en contrepoint. Oui, ce moment de liesse a rendu les rues vivantes et cela souligne justement qu'elles sont trop souvent tristes - particulièrement le dimanche.<br /> Je me mets à la place de touristes découvrant notre cité au potentiel architectural rare et l'atmosphère pleine de mystère en me demandant ce que ressentent ces visiteurs devant ce qui est quasiment un vide du centre-ville plusieurs mois de l'année durant.<br /> Cela me conduit par exemple à m'interroger sur le fait qu'autour des fêtes de fin d'année, le marché de Noël pourrait reconstituer les boutiques adossées qui existaient place Saint-Léger - les pieds au sec ! A cette ville discrète, il manque un esprit de la fête passant par une vie incarnée à l'échelle de la semaine. Je ne sais comment - peut-être les futures halles, sans doute le Château devenant pour partie accessible ou encore le Festival de Conte qui va semble-t-il renaître - mais je l'entends dire fréquemment en même temps d'ailleurs qu'il est souligné qu'il s'agit d'une cité de charme...
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